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Vanessa Rhoden est brésilienne mais c’est en France qu’elle a choisi de s’établir pour faire de la recherche. Quelques mois après le début de son doctorat au sein du laboratoire Subatech, elle partage son enthousiasme et les premiers résultats de ses travaux dédiés à la fabrication et à la caractérisation de cibles pour la production de terbium, un émetteur alpha prometteur pour l’imagerie SPECT.

Après avoir obtenu son diplôme de master en ingénierie chimique à l’Université de Rio (UFRJ), la jeune femme a cherché une thèse en France. « Je voulais poursuivre dans le domaine de la recherche en santé, quitter le Brésil où le statut de chercheur est très difficile à obtenir et rejoindre mon petit ami qui est en France depuis plusieurs années. » Lorsqu’elle découvre le sujet proposé par Thomas Sounalet, devenu son encadrant, et commence à échanger avec lui, son enthousiasme est immédiat. « Le but est de commencer à produire du terbium 155 (Tb-155) à partir de cibles de gadolinium (Gd) obtenues par différentes techniques d’électrodéposition : le plaquage moléculaire, l’électrodéposition en sels fondus et le pastillage. Ceci avec le meilleur rendement possible. Pour y parvenir, il faut des cibles qui adhèrent bien à leur substrat, uniformes et avec peu de fissures », précise la doctorante.

Vanessa s’est d’abord concentrée sur le plaquage moléculaire, cherchant à définir la concentration optimale de gadolinium et le meilleur solvant par une série de tests expérimentaux menés au GIP ARRONAX. Elle commente ses premiers résultats, images à l’appui : « Ici, nous voyons l’assemblage d’un très grand nombre d’atomes. Quand on applique une tension pour obtenir un matériau, celui-ci se comporte comme une sorte de filament, visible ici sur l’échantillon. Je suis attentive à la forme du dépôt obtenu, la distance interstitielle de l’échantillon, son caractère uniforme ou pas, la forme et la distribution des fissures. Grâce aux clichés obtenus au MEB, je peux prendre des mesures, comme la hauteur du dépôt. J’évalue aussi si l’adhésion au substrat est bonne ou pas et s’il y a une sorte de trajectoire ou de point de dépôt privilégié dans l’échantillon. »

Dans un français encore un peu hésitant, la chimiste se félicite de son choix et mesure sa chance : « C’est moins fatiguant de vivre et de travailler ici en France qu’au Brésil. Je m’y sens bien. J’apprécie aussi beaucoup d’avoir tout sur place à Arronax pour analyser mes échantillons. Au Brésil, je devais sans cesse courir d’un laboratoire à l’autre. »

La thèse de Vanessa Rhoden est financée par le CNRS. Elle est co-dirigée par Nathalie Michel (Subatech) et Ferid Haddad (GIP ARRONAX)

Contact : Vanessa Rhoden